Les Alpes ont été des montagnes stables pendant des milliers d'années, mais avec le réchauffement climatique, l'arc alpin se réchauffant plus vite que le reste de la planète (+ 2 degrés à Chamonix depuis 1936), et parce que le permafrost qui en assure la solidité fond, d'immenses parois rocheuses s’effondrent les unes à la suite des autres, à un rythme de plus en plus rapide. Le phénomène est aujourd’hui observé par les scientifiques, mais il reste encore peu connu du grand public. Parce que ces phénomènes d'effondrement vont s'accélérer dans les années qui viennent, il semble nécessaire de travailler à inventer d'autres imaginaires et représentations que ceux de la catastrophe. En effet les catastrophes produisent de la sidération et de la tétanie , de la désorganisation et de la panique, alors qu’il est évidemment important de prendre place et d’agir dans le monde du réchauffement climatique : il faut en limiter l’importance autant que faire se peut, mais il faut aussi, par ailleurs, apprendre à habiter ce monde plus chaud qui est déjà là – y faire exister la capacité d’invention de l’homme, même lorsque d’importantes masses rocheuses sont en mouvement. C'est ainsi que l'effondrement des Alpes devient un objet de recherche et d'expérimentation artistique, dans un contexte de grande interdisciplinarité, et que ce phénomène devient patrimoine grâce aux événements artistiques, culturels, réflexifs qui seront proposés.